Honnêtement ? Je ne croirai un article comme celui-là que si l'auteur a vraiment réussi à écrire un livre qui se vend à des millions d'exemplaires. Des livres qui suivent le même schéma cliché et la même écriture cliché, il y en a des centaines. La question qui a plus d'intérêt, et dont apparemment l'auteur de l'article se moque, c'est en quoi les livres de Marc Levy sont différents de ces centaines, pas en quoi c'est la même chose.
Hypothèses : peut-être que les siens en plus de suivre ce schéma ont flairé l'air du temps niveau valeurs... L'effet médiatisation doit aussi rentrer en ligne de compte...
A part ça je suis dégoûtée. Je serai jamais riche. Ou alors je fais une version moderne et OC du Ikki/Shaka (ils s'aimaient mais la religion de l'un et la propreté douteuse de l'autre se mettait en travers de leur relation...)
Si l'effet médiatisation fait la différence, vu que l'auteur est déjà dans les médias, je lui adresse un défi : qu'il le fasse, et on verra si c'est si facile !
(Oh, il y a quand même des auteurs qui sont riches aussi et ne font pas le même style ^^;; Mais c'est vrai que la poésie, pour ça, c'est un mauvais choix ^^)
Je viens de regarder sur le net, j'ai trouvé un truc de 2008 qui dit que le trio de tête en France est composé de Lévy, Gavalda et Musso. Si ça, c'est pas la preuve que les français ont besoin qu'on leur cause de leur quotidien avec des mots pas trop compliqués, je ne sais pas ce que c'est.
Ils sont suivis par Fred Vargas (peux pas juger, jamais lu) et Werber (qui dans le genre "j'use ma recette jusqu'à la corde" avec un style d'une pauvreté proprement hallucinante...)
Tiens ça me fait penser à la vie de Françoise Sagan tout ça... Très médiatisée après avoir sorti "Bonjour tristesse" à 17 ans, beaucoup de ventes... Et résultat pour réussir à tenir un train de vie ensuite elle enchaînait des bouquins à la qualité aléatoire (apparemment même en vendant bien faut quasiment publier tous les ans comme Amélie Nothomb pour bien en vivre !)
Comme Nothomb en fait. Bon, je dis ça, mais j'ai un grand respect pour Nothomb et j'apprécie la plupart de ses opus. Ce qui la sauve, elle, c'est la qualité époustouflante (de mon point de vue) de sa plume. Sur la forme, c'est un véritable régal de la lire; c'est un véritable auteur.
Après, sur le fond, c'est peut être là qu'on peut pointer des irrégularités dans l'intérêt de ses romans. Je sais qu'après "Acide sulfurique", je l'ai un peu laissée tomber, parce que j'avais trouvé ce roman-là trop complaisant sur la fin, dans le sens où elle n'est pas allée au bout de la réflexion (ou qu'elle n'a pas osé?).
C'est une vraie auteur globalement, au sens où elle a vraiment son univers et fait quelque chose de nouveau. Mais ses romans sont très inégaux et pour moi Acide sulfurique aurait pu être écrit par un lycéen tant le style et le fond étaient pauvres.
ça commence à faire longtemps que j'ai lu du Sagan donc ce souvenir vaut ce qu'il vaut : moins de démonstration de vocabulaire mais plus de vérité humaine ? Après en la relisant aujourd'hui ça se trouve je détesterais ! En tout cas publier autant n'était pas une volonté de sa part, alors que Nothomb écrit plusieurs romans par an.
. Si ça, c'est pas la preuve que les français ont besoin qu'on leur cause de leur quotidien avec des mots pas trop compliqués, je ne sais pas ce que c'est. Pourquoi ai-je l'impression que c'est péjoratif. Parce que bon, les lectures bateau pas prise de tête tout le monde il est beau ça peut être sympa voire NÉCESSAIRE dans la vie...
Ok, j'y suis allée un peu fort (et puis de toute façon c'est valable partout ailleurs, donc on peut considérer que la majorité l'emporte et que ça devient une règle).
Maintenant, quant à la notion de "nécessité", c'est tout aussi subjectif, hein...
- Il a été le premier à flairer le filon? Ou disons plutôt qu'il n'en était pas conscient, avant que ça lui tombe dessus (depuis, il applique systématiquement la même recette). Le filon en question étant nourri par les éléments suivants:
* histoire ancrée dans la vie réelle (le quotidien, tout ça, ça rapproche le lecteur du propos, car il se reconnaît dans l'histoire).
* Un style bateau, passe partout. Pas élégant, non, mais des mots simples et correctement agencés pour être compris par une grande majorité, sans nécessiter une réflexion allant au delà de la première impression.
* de la romance qui se finit bien.
* la concision. Lire un Lévy, ça prend deux heures à tout casser, donc une utilisation acceptable du temps de cerveau disponible.
* un soupçon de fantastique dans certains opus, histoire que le quotidien ne le soit pas trop, justement.
- Médiatisation, effectivement, ajoutée à un rythme de parution régulier et un format calibré (pas trop court, pas trop long). Lévy ne serait pas grand-chose sans la machine marketing qui le porte à bout de bras.
- Livres de Lévy différents en ce sens où ils intègrent, condensent, synthétisent, en une seule fois tout ce qui est dispersé dans tel ou tel roman. Cf. liste de sous-arguments ci-avant. Lévy c'est le bouquet internet/téléphone illimité/télévision/mobile/canal +/ canal sat' à lui tout seul. On a l'impression d'avoir une offre exceptionnelle et unique, mais au final, y a toujours autant rien à regarder à la télévision.
Et comme il a été le premier à rafler la mise, par exemple, certains accusent Musso de le copier (ce qui n'est pas faux, d'ailleurs).
Lévy, on peut lui reconnaître une chose essentielle: celle d'avoir parfaitement compris la façon de vivre/lire/réfléchir de ses lecteurs. Et il est peut être un des seuls à pouvoir s'en targuer.
C'est le sentiment que j'ai, oui. Et plus précisément, j'ai l'impression qu'il est le premier à avoir mélangé tout ça à un moment bien précis, correspondant grosso modo à l'irruption du quotidien dans les médias (Loft story et consorts), lorsque les gens ont découvert qu'observer la vie d'autres gens, dans le même quotidien qu'eux, c'était fascinant. Cela correspond aussi au moment où la société française est entrée de plein pied dans le monde du net (le haut débit) et où, peu à peu, les relations entre les êtres se sont subtilement modifiées, tout en intégrant un léger repli sur soi, sur son chez-soi. Paradoxalement, le monde s'est ouvert aux gens via le web, et dans le même temps, les gens se sont reconcentrés sur leur quotidien.
Les bouquins de Lévy, à mon sens, font écho à ces changements dans la société.
A ca tu rajoutes aussi un besoin d'évasion pas trop lointain des lecteurs, qui aspirent à un quotidien "magnifié".
Comme je le dis à Dilly plus haut, il y en a, sur le coup: Gavalda, Musso, et la dernière là... Ah oui, Pancol. Donc Lévy n'est pas le seul sur son créneau^^
De là, une question de fond peut se poser: qu'est ce qui explique le succès de ce type de romans?
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Date: 27 September 2010 10:57 am (UTC)no subject
Date: 27 September 2010 12:44 pm (UTC)A part ça je suis dégoûtée.
Je serai jamais riche.
Ou alors je fais une version moderne et OC du Ikki/Shaka (ils s'aimaient mais la religion de l'un et la propreté douteuse de l'autre se mettait en travers de leur relation...)
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Date: 27 September 2010 01:36 pm (UTC)(Oh, il y a quand même des auteurs qui sont riches aussi et ne font pas le même style ^^;; Mais c'est vrai que la poésie, pour ça, c'est un mauvais choix ^^)
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Date: 27 September 2010 03:09 pm (UTC)no subject
Date: 27 September 2010 04:07 pm (UTC)Ils sont suivis par Fred Vargas (peux pas juger, jamais lu) et Werber (qui dans le genre "j'use ma recette jusqu'à la corde" avec un style d'une pauvreté proprement hallucinante...)
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Date: 27 September 2010 05:13 pm (UTC)no subject
Date: 29 September 2010 01:43 pm (UTC)Après, sur le fond, c'est peut être là qu'on peut pointer des irrégularités dans l'intérêt de ses romans. Je sais qu'après "Acide sulfurique", je l'ai un peu laissée tomber, parce que j'avais trouvé ce roman-là trop complaisant sur la fin, dans le sens où elle n'est pas allée au bout de la réflexion (ou qu'elle n'a pas osé?).
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Date: 29 September 2010 02:03 pm (UTC)no subject
Date: 29 September 2010 02:14 pm (UTC)no subject
Date: 27 September 2010 10:53 pm (UTC)no subject
Date: 29 September 2010 01:39 pm (UTC)Maintenant, quant à la notion de "nécessité", c'est tout aussi subjectif, hein...
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Date: 27 September 2010 03:40 pm (UTC)- Il a été le premier à flairer le filon? Ou disons plutôt qu'il n'en était pas conscient, avant que ça lui tombe dessus (depuis, il applique systématiquement la même recette). Le filon en question étant nourri par les éléments suivants:
* histoire ancrée dans la vie réelle (le quotidien, tout ça, ça rapproche le lecteur du propos, car il se reconnaît dans l'histoire).
* Un style bateau, passe partout. Pas élégant, non, mais des mots simples et correctement agencés pour être compris par une grande majorité, sans nécessiter une réflexion allant au delà de la première impression.
* de la romance qui se finit bien.
* la concision. Lire un Lévy, ça prend deux heures à tout casser, donc une utilisation acceptable du temps de cerveau disponible.
* un soupçon de fantastique dans certains opus, histoire que le quotidien ne le soit pas trop, justement.
- Médiatisation, effectivement, ajoutée à un rythme de parution régulier et un format calibré (pas trop court, pas trop long). Lévy ne serait pas grand-chose sans la machine marketing qui le porte à bout de bras.
- Livres de Lévy différents en ce sens où ils intègrent, condensent, synthétisent, en une seule fois tout ce qui est dispersé dans tel ou tel roman. Cf. liste de sous-arguments ci-avant. Lévy c'est le bouquet internet/téléphone illimité/télévision/mobile/canal +/ canal sat' à lui tout seul. On a l'impression d'avoir une offre exceptionnelle et unique, mais au final, y a toujours autant rien à regarder à la télévision.
Et comme il a été le premier à rafler la mise, par exemple, certains accusent Musso de le copier (ce qui n'est pas faux, d'ailleurs).
Lévy, on peut lui reconnaître une chose essentielle: celle d'avoir parfaitement compris la façon de vivre/lire/réfléchir de ses lecteurs. Et il est peut être un des seuls à pouvoir s'en targuer.
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Date: 27 September 2010 03:41 pm (UTC)no subject
Date: 27 September 2010 03:55 pm (UTC)Les bouquins de Lévy, à mon sens, font écho à ces changements dans la société.
A ca tu rajoutes aussi un besoin d'évasion pas trop lointain des lecteurs, qui aspirent à un quotidien "magnifié".
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Date: 27 September 2010 04:13 pm (UTC)Mais bon, je persiste à dire que si c'était si facile, ils seraient beaucoup plus nombreux sur le coup. ^^
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Date: 27 September 2010 04:25 pm (UTC)De là, une question de fond peut se poser: qu'est ce qui explique le succès de ce type de romans?
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Date: 27 September 2010 04:27 pm (UTC)*vraiment pas au courant*