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Chagrin d'école
Pennac. Daniel de son petit nom. “Chagrin d’école”. Je le confesse, il s’agit du premier livre de cet auteur que je lis. Ce n’est pas pourtant pas faute d’avoir été souvent soumise à la tentation par le biais des chaudes recommandations qui m’en ont été faites mais j’ai indûment attendu les dernières fêtes de Noël pour me faire offrir ce livre.

Les prix littéraires, généralement, ce n’est pas franchement mon truc. A l’exception de quelques romans – souvent anciens – les “prix” que j’ai eus sous les yeux ont généralement généré chez moi un ennui mortel en lieu et place d’un enthousiasme débordant.
Pour tout dire, je m’attendais à un “Temps des secrets” bis en voyant le quatrième de couverture et en lisant les divers articles qui ont été consacrés à ce livre. Et en vérité… cela commence effectivement sur la même tonalité. Très pagnolesque quelque part et de fait, pas du tout désagréable. Ca sent la poussière, la colle Cléopâtre, la craie, le vieux bois… un humour fort gouleyant en plus. Je découvre Pennac et son style m’enchante.
Très vite deux axes se détachent néanmoins du livre, à savoir la perception du cancre par l’auteur qui en a lui-même été un et ce qui s’apparente, il faut bien l’avouer, à un essai sur l’enseignement actuellement dispensé dans notre pays. J’avoue être demeurée circonspecte sur le fond de ces deux thématiques.
La première m’a laissé un petit arrière goût de complaisance envers le cancre. L’intention de l’auteur est on ne peut plus louable, c’est évident, et défriche considérablement le terrain sur ce qu’est le cancre et surtout ce qu’il ressent. J’ai d’ailleurs intégré un point de vue que je ne connaissais pas à ce sujet et veux bien croire que cette position n’a rien qui puisse être enviée et recèle un lot de souffrances considérables. Et pourtant… en tant qu’ancienne bonne élève, je ne parviens pas à m’attacher à ce portrait du cancre. Il m’est difficile d’éprouver une empathie totale pour celui du fond de la classe, peut être parce qu’il n’est pas à ce point la victime que l’auteur décrit et se pose en bourreau plus souvent qu’à son tour, peut être aussi parce que le cancre a été de façon quasi systématique pour moi celui qui me pourrissait la vie par des moqueries incessantes et un mépris tenace. Je n’ai pas gardé de souvenir de cancre aimable au sens premier du terme. Aussi, de ce point de vue, l’auteur est bien gentil… Mais ne m’a pas convaincue.
La seconde thématique m’a quelque peu ennuyée. A mon sens, je pense que si les membres de l’éducation nationale ont très certainement retrouvé dans le propos nombre de repères qui leur sont familiers, il n’en est pas de même pour des lecteurs détachés de ce monde-là. Le raisonnement est intéressant, pose des questions quant à l’appréhension que le professeur a de ses élèves dans toute leur diversité et l’évolution de la société, mais lorsqu’on n’y baigne pas, il reste difficile de se forger une opinion tout à fait objective. J’en retire une idée un peu naïve du sacerdoce d’enseignant mais d’un autre côté, il me semble tout de même que l’auteur a aimé passionnément ce métier et y a injecté une formidable énergie constructive. C’est juste que… je n’ai pas l’impression que tous les membres du corps enseignant soient dotés d’une telle abnégation. Dommage d’ailleurs. Si tous présentaient un profil aussi fabuleux, nul doute que l’école serait le lieu où tous iraient en chantant, dans la joie et la bonne humeur.
Bref. Au global, j’ai néanmoins beaucoup aimé ce livre. Pour son style. Son humour. Sa construction. Les quelques notes de recul salvatrices qu’il recèle également. Pennac, je ne connaissais pas… mais je crois dans ma prochaine liste de courses figureront les “Malaucène”. Pour le plaisir de retrouver cet amour de la langue française.

Les prix littéraires, généralement, ce n’est pas franchement mon truc. A l’exception de quelques romans – souvent anciens – les “prix” que j’ai eus sous les yeux ont généralement généré chez moi un ennui mortel en lieu et place d’un enthousiasme débordant.
Pour tout dire, je m’attendais à un “Temps des secrets” bis en voyant le quatrième de couverture et en lisant les divers articles qui ont été consacrés à ce livre. Et en vérité… cela commence effectivement sur la même tonalité. Très pagnolesque quelque part et de fait, pas du tout désagréable. Ca sent la poussière, la colle Cléopâtre, la craie, le vieux bois… un humour fort gouleyant en plus. Je découvre Pennac et son style m’enchante.
Très vite deux axes se détachent néanmoins du livre, à savoir la perception du cancre par l’auteur qui en a lui-même été un et ce qui s’apparente, il faut bien l’avouer, à un essai sur l’enseignement actuellement dispensé dans notre pays. J’avoue être demeurée circonspecte sur le fond de ces deux thématiques.
La première m’a laissé un petit arrière goût de complaisance envers le cancre. L’intention de l’auteur est on ne peut plus louable, c’est évident, et défriche considérablement le terrain sur ce qu’est le cancre et surtout ce qu’il ressent. J’ai d’ailleurs intégré un point de vue que je ne connaissais pas à ce sujet et veux bien croire que cette position n’a rien qui puisse être enviée et recèle un lot de souffrances considérables. Et pourtant… en tant qu’ancienne bonne élève, je ne parviens pas à m’attacher à ce portrait du cancre. Il m’est difficile d’éprouver une empathie totale pour celui du fond de la classe, peut être parce qu’il n’est pas à ce point la victime que l’auteur décrit et se pose en bourreau plus souvent qu’à son tour, peut être aussi parce que le cancre a été de façon quasi systématique pour moi celui qui me pourrissait la vie par des moqueries incessantes et un mépris tenace. Je n’ai pas gardé de souvenir de cancre aimable au sens premier du terme. Aussi, de ce point de vue, l’auteur est bien gentil… Mais ne m’a pas convaincue.
La seconde thématique m’a quelque peu ennuyée. A mon sens, je pense que si les membres de l’éducation nationale ont très certainement retrouvé dans le propos nombre de repères qui leur sont familiers, il n’en est pas de même pour des lecteurs détachés de ce monde-là. Le raisonnement est intéressant, pose des questions quant à l’appréhension que le professeur a de ses élèves dans toute leur diversité et l’évolution de la société, mais lorsqu’on n’y baigne pas, il reste difficile de se forger une opinion tout à fait objective. J’en retire une idée un peu naïve du sacerdoce d’enseignant mais d’un autre côté, il me semble tout de même que l’auteur a aimé passionnément ce métier et y a injecté une formidable énergie constructive. C’est juste que… je n’ai pas l’impression que tous les membres du corps enseignant soient dotés d’une telle abnégation. Dommage d’ailleurs. Si tous présentaient un profil aussi fabuleux, nul doute que l’école serait le lieu où tous iraient en chantant, dans la joie et la bonne humeur.
Bref. Au global, j’ai néanmoins beaucoup aimé ce livre. Pour son style. Son humour. Sa construction. Les quelques notes de recul salvatrices qu’il recèle également. Pennac, je ne connaissais pas… mais je crois dans ma prochaine liste de courses figureront les “Malaucène”. Pour le plaisir de retrouver cet amour de la langue française.
no subject
Et pour les cancres aussi, c'est pas tous des génies incompris qui n'arrivent pas à se couler dans le Moule ;p Y'a plein de moutons plein de préjugés aussi... Par exemple quand j'étais au lycée les cancres me lançaient des boulettes de papier dans le dos pendant certains cours. Certes je faisais parfois un peu mon Shaka, mais tout de même XD (ben oui la volonté d'apprendre c'est ringard pour certains...)
Sinon, je m'en souvenais plus de la colle Cléopâtre *-*
no subject
Sinon, pour les cancres... merci je me sens moins seule! XD! (je crois que j'ai dû faire aussi un peu mon Shaka, du moins au collège, ahem...)
Et pour la colle... et oui, déjà, au primaire, on sniffait. Si c'est pas malheureux tout de même...
Pennac *_*
Mais mon préféré, c'est quand même Comme Un Roman. Ce bouquin, je l'ai tellement lu que j'en connais des passages par coeur et les pages se détachent. Sérieux, avant même de te lancer dans la série des Benjamin Malaussène, je te le conseille très très très chaudement. Toi qui aimes l'humour Pennasque, vraiment... Le droit de lire n'importe où... allez, de mémoire :
"De ce haut fait d'armes il ne reste que deux alexandrins, gravés très haut dans la fonte d'une chasse d'eau :
Oui je peux sans mentir, assieds-toi pédagogue
Affirmer avoir lu tout mon Gogol aux gogues."
Rien que pour ça...
Et Pastor *_* Chuis sûre que tu l'adorerais, Pastor *_* (dans La Fée Carabine) Allez, finis-moi UDC33 et plonges-toi-y... ^^
Re: Uh...
Pour l'instant, je lis "Gaia" de Monget et... bon, par correction je vais aller jusqu'au bout, mais je ne vous le conseille absolument pas. Une vraie daube.
Uh...
Et c'est fou ce que les gens peuvent être méchants quand ils se sentent inférieurs. Faut croire que l'être humain n'aime pas ce qui dépasse, si un clou sort un peu trop de la planche... bam, un coup de marteau pour qu'il rentre dans le rang. Alors si en plus t'es socialement pas très douée, que tu te fous de la mode et que tu te maquilles pas comme un camion volé dès la 4e... ouille ^^;;
(ce post n'est pas du tout inspiré de ma propre expérience, nonononon... aaaaaah mes années collège... si je pouvais les revivre... ben je le ferais pas XD)
@Dilly : "ben oui la volonté d'apprendre c'est ringard pour certains..."
C'est clair, y'en a qui comprennent pas qu'on puisse être intéressé par ce que le prof dit... c'est fou ça quand même... comme si c'était un crime quoi... *secoue la tête d'incrédulité, même après toutes ces années XD*
Re: Uh...
Après ça allait, classe de latinistes, tout ça, c'était encore l'époque où on faisait des classes élitistes à qui on réservait les meilleurs profs de l'établissement, avec des élèves de "moyens plus" à "excellents". De ces deux dernières années, j'ai gardé de bons souvenirs.
'fin, tout comme toi, je ne le referai pas, c'est certain! XD
no subject
Bonne fin de semaine
no subject
bon WE